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Suis-je normale d’être obsédée de politique et d’histoire ?

Suis-je normale

Je côtoie des gens qui ne s’aperçoivent même pas de ce qui se passe autour d’eux. C’est assez curieux pour moi, je dois l’être pour eux.

Comment votent-ils ? d’après quels critères s’ils ne comprennent rien à ce qui se passe économiquement c’est assez mystérieux pour moi. C’est le plus beau ? celui qui parle le mieux ou juste le dernier qui est passé ? ou le plus souvent à la télé, celle qu’ils regardent la 1 ?

De quoi eux sont-ils occupés ? de leurs affaires de famille, de la relation avec la fille ou le beau fils, avec le voisin qui agit comme ceci ou comme cela qui ne leur plait pas, ils peuvent en parler des jours entiers, tout le reste les indiffère. Ou encore ils ont quelques obsessions concernant la maladie x ou la peur de grossir, de leurs rides, ils se trouvent trop vieux ou trop jeunes. Je ne sais.

Ont-ils plus de chances que moi de ne voir qu’eux et leur monde, de n’être pas intéressés et inquiets du monde ?

Ils ont envie de tel dernier gadget, d’un écran télé plus grand… pour regarder quoi ? du foot ? Une des premières choses que mon nouveau voisin (1) me dit : je suis au club chose… j’y vais tous les dimanches (ou lundis j’ai totalement oublié). Pour lui c’était à la fois une information essentielle et pour me montrer combien il était actif dans l’action la plus importante du monde. Quand je lui ai répondu que le sport en général et le foot (ou rugby) en particulier je n’y avais jamais rien compris, il retomba de son plaisir, décontenancé, il n’avait jamais pensé que des gens comme moi puissent exister. Par contre moi je sais que des comme lui courent le monde. C’est là notre immense différence.

obsédée de politique et d’histoire

Donc je me demande parfois qui est le plus normal. Moi dans ma curiosité toujours renouvelée, de vouloir comprendre, agir, être sur le gué constamment, ou eux sur qui tout ça passe comme l’eau de pluie et les laisse froid.

Pourtant leur vie quotidienne en dépend de ce monde. Sont-ils des citoyens à part entière ? c’est la question que je me pose. La démocratie ou la dictature les laissent froid, qui que ce soit qui soit au gouvernement ils s’en foutent. Ainsi ce sont eux qui criaient de joie au passage de Pétain, puis plus tard à celui de de Gaulle.

D’autres m’affirment : moi je m’intéresse pas à la politique. En général je leur réponds : alors la qualité des routes ou de l’école vous indifférent ? En général ils restent totalement silencieux n’ayant jamais fait le rapprochement entre les deux.

Ainsi va le monde… mais pas moi.

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(1) aucune idée s’il sait que je tiens un blog…

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19 commentaires

  1. Je suis comme vous, mais on ne peut pas demander à tout le monde d’être obsédé de politique. La politique, ce n’est pas la vie. Si on ne s’intéressait pas à notre boulot, notre baraque, nos enfants, il n’y aurait d’ailleurs rien à défendre en politique.
    Ce qui est affligeant chez nos contemporains n’est donc pas tant le fait qu’ils désertent la politique, que la vacuité de leurs existences entièrement tournées vers le confort matériel, agrémenté de quelques ragots.
    Nous ne sommes que des spectateurs. Si le citoyen-spectateur déserte la politique, c’est qu’il n’y voit qu’un spectacle moins sexy que les autres, sans rapport direct avec sa vie.
    Pas étonnant qu’il vote n’importe quoi, quand, poussé par la culpabilité une fois tous les cinq ans, il prend le chemin des urnes. La seule chose qui pousse encore les gens à voter est la peur : les uns votent FN par peur du changement, les autres votent pour les grands partis (dont la vacuité est pourtant patente) par peur du FN.
    Franchement, je préférerais qu’ils ne votent pas. Plutôt que de dire « intéressez-vous à la politique », je dirais plutôt « Tâchons de redevenir acteurs de nos vies, et la politique suivra ».
    Merci pour votre blog.

  2. En tout cas, moi aussi, la politique et l’Histoire qui en est le souvenir plus ou moins figé (moins qu’on ne le pense, assurément) me passionnent. Surtout le volet extérieur, qui souvent conditionne le reste.

    1. L’Histoire n’a rien de figé en effet. Encore faut-il distinguer la discipline de sciences humaines nommée Histoire, de l’utilisation qui en est faite par les citoyens pour se construire une mémoire collective.
      Les sciences humaines sont rarement d’un grand secours en politique, car le temps de comprendre un phénomène, celui-ci est déjà passé. Ça n’enlève rien à l’intérêt scientifique de la chose.
      Quant à la mémoire, on voit ces derniers temps que plusieurs mémoires sont en concurrence féroce. D’un côté la France éternelle, fondée par Clovis (hu, hu), de l’autre la république de Jules Ferry et son école obligatoire (ah bon, il a aussi lancé la colonisation des races inférieures ? Zut, j’savais pô), encore ailleurs la grande marche du peuple vers sa libération, de Révolution en révolution. Chacun ses héros, ses martyrs, ses mythes. La mémoire politique n’est pas un souvenir ému au bas d’un album de famille, c’est un moteur pour l’action.
      Elle implique donc forcément des choix, ce qui ne signifie pas que tout se vaut.

  3. concernant Jules Ferry tout le monde fait de l’anachronisme. C’était ainsi qu’on pensait à l’époque. Comme quand « ils » regrettent le christianisme en France : sous la monarchie tout le monde croyait en dieu, les autres pouvaient être tués paraissant trop hors compréhension, et comme le roi l’était par délégation de dieu quel lèse majesté. Ils devraient reprocher à Louis XIV de pas porter de jeans !
    l’Histoire est un moteur pour comprendre l’actualité, l’évolution de la pensée, des moeurs. La France tire son image dans le monde par son Histoire et ce qu’elle en a imprimé dans le monde pour toujours. Mais ça donne des devoirs…
    ah le chantage au FN… j’y ai succombé contre ma volonté aux dernières élections.

    1. « Les races supérieures ont sur les races inférieures un droit qu’elles exercent et ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de civilisation. Voilà, en propres termes, la thèse de M. Ferry et l’on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation. Races supérieures ! Races inférieures ! C’est bientôt dit. Pour ma part, j’en rabats singulièrement depuis que j’ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d’une race inférieure à l’Allemand. Depuis ce temps, je l’avoue, j’y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation et de prononcer : homme ou civilisation inférieure !  » Georges Clémenceau, discours à la Chambre des députés 30/07/1885

  4. Je viens d’aller 3 jours chez Gauche de Combat : j’en ressors enrichi, et lui aussi. C’était assez fatigant vu la distance (pas loin de 1000 Km), mais cela valait le coup !

  5. Bien sûr on peut gloser sur le manque d’intérêt d’une partie de nos concitoyens pour la chose politique. Mais deux autres points seraient à étudier en détail.

    1) Le contenu du discours politique. Et bien souvent les politiciens sont aussi lamentables que les plus ignorants de nos concitoyens.

    2) La retransmission du discours politique ou les questions du système médiatique aux politiciens. Là aussi les journalistes sont capables de faire montre d’une imbécillité dont les plus stupides des ânes ne sauraient rougir… ;o)

    1. @Un partageux
      Tout à fait d’accord, les discours, les analyses, les critiques émanant de la plupart des politiques sont consternants, c’est d’un infantilisme à pleurer, on se croirait dans la cour d’une école maternelle, et les bons citoyens gobent tout ça, à quand un langage audible, responsable traduisant une pensée éclairée? n’est il pas triste que force est de constater que nous avons les politiques que nous meritons !

  6. C’est pas qu’en Grèce qu’ils mettent les partis traditionnels dehors, ils viennent de le faire à Palerme.
    En France faudrait bien qu’ils fassent pareil, mais en arrêtant de croire que le FN vient de sortir ! (puisque c’est leur argument « on l’a pas essayé »)

  7. L’humain est un animal politique. Dommage pour lui, souvent il ne le sait pas. Pourtant, chez nos premiers ancêtres grimper à tel ou tel arbre pour y cueillir des fruits, c’était déjà de la politique. Il y a avait l’arbre trop fragile, celui où les fruits n’étaient pas mûrs, ou celui où ils étaient vénéneux. Cela n’a pas changé : choisir au supermarché des pommes de terres locales, ou des patates de Guinée, c’est intégrer plein de données géopolitiques différentes.

    La crise de 29… c’était une jolie répétition théâtrale, avant le drame encore bien plus fort qui se joue aujourd’hui. Qui en a vraiment conscience ?

    1. @babel c’est ça « mon » problème ! j’ai été amené à dire « que c’était important puisqu’actuellement, etc » l’une est tombé de nues, les autres avaient l’air encore plus loin de ça…
      les Français seraient particulièrement sensible à la politique, je ne sais d’où ils tirent ça. J’ai vu mieux en Thaïlande.

  8. On encourage le repli sur soi, chacun s’occupe de ses affaires privées, ce qui évite que les gens prennent conscience de certaines choses. La télé en est l’exemple frappant, il y avait quelques débats intéressants avant, maintenant on nous propose des émissions poubelle.
    Un livre récent traite de ce sujet (« Divertir pour dominer », de plusieurs auteurs, Editions L’Echappée),
    avec pour thèmes la télé, la publicité, le sport et le tourisme de masse.

  9. Il y a peu je me posais ce genre de question en particulier quelle est la conscience politique de nos concitoyens? mise à part la dernière élection que nous venons de vivre avec en gros 80% de votants mais avec quand même pas mal de non exprimés!! Il me semble qu’un travail de sensibilisation et de pédagogie en la matière serait une bonne chose.

    1. il paraitrait qu’en fait entre les inscrits, les abstentionnistes, les nuls seulement la moitié de la population vote. C’est hier que ça m’a sauté à la figure : un nouveau café culturel… je propose de traiter de la crise de 29… personne n’avait fait le rapport avec maintenant. Interdiction d’y parler politique… je vais les y motiver quand même.